Près de 70 000 Français. C’est le nombre alarmant de décès causés chaque année par la cigarette à tabac dans l’Hexagone. Pour mesurer l’ampleur de ce chiffre, sachez qu’il s’agit de l’équivalent d’un crash d’avion par jour.
Si la France n’est plus affublée de son surnom peu flatteur de « Cheminée de l’Europe » grâce à une politique soutenue de lutte contre le tabac, des efforts doivent encore être entrepris pour consolider la tendance positive. Parmi les différentes alternatives au tabac, c’est la cigarette électronique qui accapare les débats, avec l’intensification des recherches scientifiques pour évaluer ses effets secondaires sur le long-terme.
Cela dit, des accidents mortels aux Etats-Unis ont remis en cause l’innocuité des e-cigarettes, qu’on soupçonnait à l’origine de la pneumonie « Evali ». Mais qu’en est-il réellement ?
La fin du mystère « Evali »
On a finalement mis le doigt sur le coupable principal dans « l’affaire Evali » : une huile de vitamine E, vraisemblablement ajoutée dans des e-liquides au cannabis vendus hors circuit officiel aux Etats-Unis.
Avant de vous en parler un peu plus en détail, un petit retour en arrière s’impose. Au pays de l’Oncle Sam, plus de 2 000 vapoteurs ont contracté « Evali », une maladie pulmonaire qu’on disait liée à l’usage des cigarettes électroniques, causant près de 40 décès. Au bout de plusieurs mois d’enquête, il s’est avéré que les patients avaient tous inhalé de l’huile de vitamine E, une substance interdite dans la majorité des pays du monde, dont la France.
Pour preuve, les chercheurs avancent un argument imparable : les fluides pulmonaires de près de 30 patients analysés par les CDC (Centres de contrôles et de prévention des maladies) ont montré des signes de cette huile. A ce propos, la directrice adjointe des CDC, Anne Schuchat, a déclaré que « ces analyses apportent la preuve directe que l’acétate de vitamine E est le principal responsable de lésions dans les poumons. Aucune toxine potentielle n’avait pour l’instant été détectée dans les analyses ». Rappelons que si la vitamine E est inoffensive quand elle est ingérée sous forme de complément alimentaire ou appliquée sur la peau sous forme d’huile, elle devient dangereuse dès qu’elle est chauffée ou inhalée.
Flashback : Evali aux Etats-Unis
On connait la propension des Américains à trouver des surnoms volontairement « sensationnalistes ». Fidèles à leur réputation, ils ont appelé la pneumonie Evali « la maladie du vapotage ». Cette mystérieuse pathologie est apparue chez des centaines de vapoteurs aux Etats-Unis, mettant en doute l’innocuité supposée des e-cigarettes. Les patients souffrant de graves troubles pulmonaires pouvant mener au décès, et ce fut le cas pour certains d’entre eux, n’avaient manifestement aucun antécédent particulier.
Troublées, les autorités sanitaires américaines ont cherché la cause du problème au niveau des e-liquides utilisés par les personnes atteintes d’Evali. Très vite, elles ont trouvé un point commun à tous les produits utilisés par ces patients : ils contenaient tous du THC, ou tétrahydrocannabinol, le cannabinoïde le plus abondant et la principale substance active du cannabis, en plus de quelques traces d’une huile de vitamine E. Aussi, certains e-liquides étaient tout simplement frelatés.
Nous vous le disions, cette vitamine normalement inoffensive devient dangereuse à partir du moment où elle est chauffée ou inhalée, causant des lésions pulmonaires. Dans les cas les plus graves, Evali peut être à l’origine d’une détresse respiratoire aiguë, causée par l’accumulation du liquide au niveau pulmonaire.
Les vapoteurs français mieux protégés que les Américains
En France, la loi oblige les fabricants d’e-liquides à déclarer la liste complète des composants de leurs produits. Il s’agit de la loi « Touraine », entrée en vigueur en 2016, qui vient consolider une législation européenne stricte en la matière.
A cette législation bien ficelée, s’ajoute une organisation méticuleuse de cette industrie en France, totalement indépendante de celle du tabac. En effet, les fabricants d’e-liquides dans l’Hexagone ont mis en place des normes et un référentiel strict qui s’appliquent à tous les acteurs du secteur depuis 2015 (pour vapoter en toute sécurité, Voici les différentes marques d’e liquides proposees sur Vapoclope).
De plus, bien que la majorité des e-cigarettes sont fabriquées en Chine, une tendance qui s’applique à la plupart des industries aujourd’hui, les composants internes des dispositifs sont très souvent usinés en France pour garantir la sécurité des vapoteurs.